La Voie des Oracles, tome 1 : Thya
de Estelle Faye
Editeur : Scrinéo
Broché : 336 pages
Prix : 16.90 €
La Gaule, Ve siècle après Jésus-Christ. Cerné par les barbares, miné par les intrigues internes et les jeux du pouvoir, l'Empire romain, devenu chrétien depuis peu, décline lentement. Les vieilles croyances sont mises au rebut, les anciens dieux se terrent au fond des bois, des montagnes et des grottes, les devins sont pourchassés par la nouvelle Eglise. Thya, fille de l'illustre général romain Gnaeus Sertor, a toujours su qu'elle était une Oracle. Il lui faut vivre loin de Rome, presque cachée, en Aquitania, perdue au milieu des forêts. Que faire alors, quand son père, son protecteur, tombe sous les coups d'assassins à la solde de son propre fils ? Il faut fuir, courir derrière la seule chance qu'elle a de le sauver... Se fier à ses visions et aller vers Brog, dans les montagnes du nord, là où, autrefois, Gnaeus a vaincu les Vandales. Et peut-être, le long de ce chemin pavé d'embûches et d'incroyables rencontres voir le passé refaire surface, et réécrire l'Histoire...
- Mon avis :
Le schéma narratif du livre peut paraître traditionnel (une jeune fille qui se lance dans une quête personnelle après un évènement tragique) mais le roman a sa part d'originalité, notamment grâce à univers riche et maîtrisé. En effet, Estelle Faye mêle habilement le côté historique et le côté fantastique de son récit. Grâce à ses descriptions, on se retrouve complètement immergés dans cette époque. De plus, le Ve siècle est une période peu commune dans le paysage littéraire young-adult.
Je dois tout de même avouer avoir eu un petit goût de trop peu concernant les êtres magiques et autres créatures de l'ancien peuple (faunes, dryades, oracles...). J'aurais aimé les voir un peu plus, les voir intervenir davantage durant la quête de Thya. Au final, elle croise leur chemin sans vraiment s'en rendre compte.
J'ai donc été séduite par l'histoire, mais également par les personnages.
Thya est une jeune femme courageuse, qui n'a pas eu une vie facile et qui pourtant ne se laissera pas dévorer par ses démons. Toutefois, j'ai quelques fois eu l'impression qu'elle faisait des choix irréfléchis qui nuisent aux autres (surtout au début). C'est l'aspect égoïste de sa personnalité que j'ai le moins aimé, mais j'avoue qu'il n'est pas prédominant. Thya est également une jeune fille un peu naïve (normal, quant on a vécu enfermée toute sa vie ou presque) mais elle est aussi intelligente et sait se poser les bonnes questions.
Quant à Enoch, je l'ai vraiment trouvé attachant. Au départ sont côté sûr de lui et séducteur m'a laissée de marbre, mais rapidement, on voit qu'il se cache beaucoup de choses derrière cette façade.
J'ai eu aussi un petit coup de coeur pour Mettius. Ancien soldat de Gnaeus, il a beaucoup à nous apprendre sur les évènements du passé. C'est un homme d'honneur, au coeur d'or, et il fait partie des personnages que l'on est content de rencontrer.
Les relations entre les personnages sont réalistes et justes, mais aussi très belles. Exit la relation amoureuse basique entre adolescents, et place aux vrais sentiments et aux relations mises à mal par les difficultés de la vie. Cela fait du bien de voir plusieurs sortes de relations au sein d'un même livre (amitié, fraternité, amour), au lieu de se concentrer sur une romance.
En conclusion, « La voie des Oracles » pose les bases d'une saga vraiment prometteuse, tout en nous présentant une intrigue complète et prenante. J'ai adoré suivre Thya et ses compagnons dans cette aventure, et j'ai hâte de voir ce que nous réserve l'auteur pour la suite.
Je voulais dire un dernier petit mot sur la couverture, que je trouve tout simplement sublime. Elle reflète tout à fait l'esprit du roman et les couleurs se marient superbement bien.
Vous pouvez visiter le site de l'illustrateur Aurélien Police par ici, ainsi que celui de l'auteur Estelle Faye par là.
Une petite citation pour la route ! (p.265)
« Thya comprit qu'il tiendrait parole. Pas parce qu'il avait juré, entre eux ils n'avaient pas besoin de serment. Mais parce qu'ils étaient chacun le miroir de l'autre. On ne ment pas à son reflet. »
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